Afin de protester contre une réforme du système ferroviaire et des suppressions d’emplois, les syndicats des cheminots ont entamé une grève mercredi soir. En moyenne seuls quatre trains sur dix circuleront en France.

Au lendemain de la grève des contrôleurs aériens en France, les cheminots protestent à leur tour depuis mecredi soir contre une future réforme ferroviaire. Lancé à l'appel de la CGT, la CFDT, SUD Rail et l'Unsa, ce mouvement devrait être "extrêmement bien suivi avec un cheminot en grève sur deux", a estimé Gilbert Garrel, secrétaire général de la CGT cheminots, premier syndicat de la SNCF, et devrait s'achever vendredi matin.
Ainsi, le trafic s'annonce très perturbé dans l’Hexagone avec en moyenne quatre TGV et TER sur dix en circulation. Les lignes à grande vitesse les plus affectées, selon la SNCF, sont les TGV sud-est et province-province avec 1 train sur 3 en moyenne, contre 4 sur 10 pour le TGV nord, 1 sur 2 sur la ligne Atlantique et 2 sur 3 pour le TGV Est.
Sur les "Intercités", 3 trains sur 10 devraient circuler et au niveau régional, la SNCF annonce "plus de 4 services TER sur 10". En Ile-de-France, la circulation des trains s'annonce également très perturbée : 1 train sur 3 sur les RER B et D ; 1 sur 2 sur le RER C et E. Seul le RER A devrait être "proche de la normale". Le mouvement de grève doit prendre fin vendredi à 8 h (heure de Paris).
Combattre la réforme et les suppressions d’emplois

Pour les syndicats, l’enjeu est de s’opposer à une réforme "nécessaire" mais mal engagée par le gouvernement. Cette réforme est "plus faite pour répondre aux exigences libérales de Bruxelles que pour réunifier. On dit depuis des années que le système ferroviaire est plombé par une dette de 40 milliards d'euros, et il n'y a aucune proposition dans ce projet si ce n'est de dire cela va se "travailler" sur la productivité des cheminots", a affirmé à l'AFP M. Garrel.
Les syndicats s'inquiètent également du projet de créer trois établissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC), qui, selon eux, laisse la porte ouverte à un éclatement du système ferroviaire. Enfin, ils protestent contre les suppressions d'emplois. "Guillaume Pepy disait qu'il allait stabiliser les effectifs, mais dans les faits, il supprime encore 2 000 cheminots en 2013", s’insurge Gilbert Garrel, soulignant que la SNCF a perdu "10 000 cheminots en cinq ans".